Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux
Édition du mardi 17 juin 2003

Le congrès de l'Union sociale pour l'habitat (ex UNHLM) s'ouvre mardi à Lille sur fond de crise du financement du logement social

Le congrès de l'Union sociale pour l'habitat, nouvelle dénomination du mouvement HLM, s'ouvre mardi à Lille pour trois jours, dans une ambiance tendue et inquiète, le mouvement se considérant comme le laissé-pour-compte de la politique du gouvernement. Après plusieurs années de bonne entente entre l'Etat et la famille des HLM, les relations se sont dégradées ces derniers mois et le ton est monté entre les deux parties. Depuis l'arrivée du nouveau gouvernement, "nous sommes déçus", a récemment déploré Michel Delebarre, président de l'Union dont les organismes logent près de 13 millions de personnes dans 3,9 millions de logements. Objet de son mécontentement : la baisse des crédits budgétaires, l'absence de véritable politique de décentralisation..., "bref plein de promesses non tenues", a-t-il dit au cours d'une conférence de presse. "On est même en droit de s'interroger sur la volonté du gouvernement de soutenir véritablement le logement social", a-t-il ajouté. Face à ces critiques, le gouvernement souligne que nombre de crédits budgétés n'ont pas été utilisés par les organismes HLM qui tardent à construire malgré les moyens financiers mis à leur disposition. Le gouvernement intervient directement dans la construction du logement social via des subventions et des prêts à très bas taux d'intérêt. La situation actuelle risque de se traduire par une "crise dans le logement social d'autant que les défis à relever pour les prochaines années sont énormes", a averti l'Union. Le nombre de logements HLM construits va atteindre à peine 40 000 en 2003 alors que les besoins de renouvellement du parc sont estimés à plus du double, les listes d'attente s'allongent démesurément (300 000 demandes pour la seule Île-de-France), les besoins d'amélioration du parc s'accroissent, les exigences de sécurité également. Dans le domaine de la réhabilitation et des rénovations des quartiers en difficulté, secteur dont est chargé le ministre délégué à la Ville Jean-Louis Borloo, les HLM semblent également ne plus y croire. Il manque toujours les crédits pour répondre aux ambitions de M. Borloo, se plaignent les HLM. Cependant, le ministre de l'Equipement et du Logement, Gilles de Robien, a annoncé ce matin le dégel des crédits correspondants (voir nos autres infos de ce jour) A plusieurs reprises, M. Borloo a fixé des objectifs très ambitieux pour améliorer le parc social en France et éliminer du paysage les logements dégradés. Dans une loi d'orientation qui doit être votée cet été, il est prévu de détruire 40 000 logements chaque année sur cinq ans, de mener 40 000 réhabilitations lourdes en sus des 100 000 prévues chaque année et de construire annuellement 80 000 HLM. Pour les dirigeants du mouvement social, ces objectifs sont certes positifs mais ils estiment que les moyens ne sont pas là. Ils sont par ailleurs particulièrement agacés par les objectifs de démolition alors que les besoins de construction sont loin d'être satisfaits. Les critiques envers le gouvernement devraient être au centre des discussions du congrès placé sous le thème "Un logement pour chacun, la qualité pour tous". Le congrès accueillera Gilles de Robien, Jean-Louis Borloo et la ministre de l'Outre-mer, Brigitte Girardin.c=http://w

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